Home/ La belle-sœur vierge du Roi Alpha Completed
Maintenant que la Déesse de la Lune m'a accordée une seconde chance, je vais les faire payer !

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"Maman, je veux partir. Je veux partir ! Je ne l'aime pas, Maman !" entendit-on.

Du lit où elle était allongée, piégée sous de lourdes couvertures trempées de sueur, Stella s'efforça d'atteindre la petite fille qui criait, cachée par la silhouette de l'autre femme se trouvant dans la pièce. Debout, cette dernière fixa le visage pâle et émacié de la femme alitée, avec un sourire froid et des yeux pétillants. Cependant, Stella n'avait plus de force. Sa main retomba sur le drap comme une chose morte, ses doigts squelettiques tremblants.

"Maman", sanglota l'enfant en tirant sur la chemise de l'autre femme, son petit visage tourné ailleurs. "Elle fait peur ! Je ne veux pas. Je ne veux pas ! Je ne veux pas !" pleura-t-elle, effrayée.

"C'est bon. Tu n'es pas obligée d'aller vers elle. Maman te protégera. Maman te protégera de la mauvaise dame qui fait peur", répondit la jeune femme debout. Le sourire cruel qu'elle adressa ensuite à Stella fut victorieux et suffisant, empli de venin. En silence, elle caressa les cheveux de la petite fille tout en faisant signe à la personne se tenant près de la porte de la chambre. "Emmenez Natalia dans sa chambre. Je dois m'entretenir avec notre invitée", ordonna-t-elle.

"Maman, non ! Maman !" pleura de nouveau la petite, toujours effrayée.

"Je viendrai te chercher après avoir fini. Ne veux-tu pas que Maman te protège de la dame qui fait peur ?" demanda la femme en la regardant d'un air entendu.

"Maman..." marmonna l'enfant, désarmée.

Aussitôt, l'employé souleva l'enfant qui pleura, et Stella se débattit à nouveau. Elle voulut crier et dire : n'éloignez pas ma fille de moi ! Cependant, elle ne pouvait plus parler. Elle ne put forcer sa langue à former des mots pour dire à Natalia qu'elle était sa mère et non un monstre qui la kidnappa juste pour lui faire du mal. Elle voulut lui assurer qu'elle n'était pas un monstre qui lui ferait subir des horreurs une fois que l'autre femme aurait disparu. Elle n'était pas comme Addie, cet être ignoble.

Elle devait protéger sa fille. Mais comment ? Sa sueur perla sa lèvre supérieure pendant qu'elle luttait pour parler, pour crier et se faire entendre. Sans se soucier d'elle, l'employé partit avec la fillette. Le sifflement solitaire qui sortit de sa gorge resta donc sans réponse, et la porte se referma pour laisser les deux femmes seules dans la pièce.

Stella ne pouvait pas perdre si facilement, se dit-elle. Elle ne pouvait pas abandonner. À bout de souffle, elle fit appel à sa louve, la suppliant pour obtenir de l'aide et la force qu'elle ne pouvait obtenir nulle part ailleurs, mais ce fut peine perdue. Sa louve mourait avec elle, à peine consciente.

À ce stade, elle se sentit trahie, brisée. Il n'y avait plus rien qu'elle pouvait faire pour sa fille. Lentement, ses yeux se fermèrent, ses cils et ses joues mouillés par toutes les larmes qui portaient son agonie.

Lorsqu'elle rouvrit les yeux, l'autre femme souriait. "Bon, maintenant que c'est fait, nous pouvons enfin parler. Cela fait un moment que nous n'avons pas eu une de nos conversations cœur à cœur, n'est-ce pas ? Nous ne devrions pas être comme ça. Les sœurs devraient rester ensemble", dit-elle.

Des sœurs ? Des sœurs ! Quel genre de sœurs étaient-elles maintenant qu'Addie l'avait trahie si impardonnablement, si cruellement ? Quel genre de sœurs étaient-elles désormais qu'elle Stella mourrait et qu'Addie ne faisait que se vanter et la narguer ?

"Oh, ne me regarde pas comme ça. Pour être honnête, j'aime être de ce côté-là. J'étais toujours celle qui pleurait sur toi, tu te souviens ? Mais maintenant, je peux être la grande-sœur. Et tout ce que j'ai à faire est de te caresser la tête et de te mentir en te disant que tout ira bien. D'ailleurs, ce ne sera pas le cas. Pas pour toi, en tout cas", dit encore Addie.

Quand était-elle devenue si cruelle ? Quand était-elle devenue si sauvagement insouciante ? Ou si elle avait toujours été ainsi, comment se faisait-il que Stella ne le sut jamais auparavant ?

"Pourquoi me regardes-tu comme ça ?" demanda-t-elle à nouveau, puis elle s'installa sur la chaise près du lit avec un soupir satisfait. "Si tu t'apprêtes à dire quelque chose d'absurde comme 'je te déteste', épargne-moi l'ennui. Ce n'est pas la peine d'être haï par quelqu'un comme toi. Peut-être aurais-tu dû mieux te battre ?” continua-t-elle.

À ses mots, Stella fulmina. C'était tout ce qu'elle pouvait faire désormais, mais elle imagina prendre sa sœur et la précipiter à terre encore et encore, la bousculer jusqu'à ce qu'elle pleure et supplie pour avoir de la pitié.

"Tu vas te donner des ulcères à force de me lancer ces regards noirs. Que me reproches-tu au fait ? C'est ta faute si tu es dans cet état. Vas-tu pleurer pour dire que tu as été maltraitée, que je suis terrible, et demander comment quelqu'un pourrait faire une chose pareille à sa propre sœur ?" dit encore Addie.

Elle frotta ensuite son poing sous chaque œil dans un geste moqueur, clignant les yeux pour éloigner des larmes imaginaires et dit : "C'est si triste. Tu as raison, c'est assez terrible. Et je te plaindrais si tu n'y étais pas entrée de plein pied.”

Là, elle se pencha en avant, s'appuyant sur les couvertures avec un sourire d'une oreille à l'autre. "Écoute. Les gens stupides paient pour leurs erreurs. Et c'est ton cas. Je veux dire, si tu y regardes de plus près, tu as causé tout ceci dès le début. C'est toi qui l'as épousé. Je ne faisais que suivre le mouvement. J'ai même aidé à planifier votre fuite. T'avais-je forcée à le faire ? Je ne crois pas. Alors si tu veux blâmer quelqu'un, blâme-toi. C'est toi qui n'as pas su le garder. Et ça, même après avoir découvert qu'il était ton âme sœur choisie par le destin ! Sérieusement... À quel point faut-il être pathétique pour ne même pas réussir à faire tomber son âme sœur amoureuse de soi ?” déclara-t-elle mot à mot.

En vrai, elle mentait. Elle mentait et profitait de chaque instant. Comment pouvait-elle la regarder dans les yeux et laisser ces mots horribles couler de sa bouche ? Dépassée, Stella ferma les yeux, trop écœurée pour regarder plus longtemps la jeune sœur pour laquelle elle avait tout abandonné. Pourquoi n'avait-elle pas été satisfaite de cela ? Qu'est-ce qui la rendit si assoiffée de sang qu'elle dut s'en prendre à elle pour encore plus ?

Elles avaient grandi ensemble. Non, ce n'était pas exact. Stella l'éleva quasiment, lui apprenant comment jouer, lire, écrire et s'habiller. Elle fut là pour sa première transformation, la soutint tout au long de cette nuit terrifiante, puis la serra dans ses bras et lui dit à quel point elle fut fière d'elle. Elle fut là pour tout ça, pour tout, la sauvant de chaque difficulté et prenant tout coup en son nom.

Et quand leur père leur dit un jour qu'il avait arrangé des mariages pour elles deux, ordonnant à Stella de se marier dans une famille puissante tandis que sa sœur cadette devait se marier dans le clan du loup le plus faible de tous, Addie vint en pleurs auprès d'elle, sa grande sœur. Elle affirma que leur père la haïssait, voulait l'humilier et se plaignait de ne pas être sa préférée. Là encore, Stella l'aida.

Et ce fut Ben. Ben, c'était l'homme à qui sa sœur fut promise, cet homme qui finalement causa la perte de Stella. Si elle avait su auparavant ce qu'elle savait désormais, elle ne serait jamais allée voir Ben pour fuir avec lui, rompant ainsi tous les liens avec la meute, juste pour épargner sa sœur.

Peu importe que, dans ce terrible et ironique coup du sort, ils se soient regardés dans les yeux et réalisés qu'ils étaient des âmes sœurs destinées l'un à l'autre. Leurs chemins se croisèrent ainsi, inopinément, incroyablement ! Et cela n'importait pas non plus qu'elle fut parfaitement heureuse et reconnaissante pendant un précieux petit moment, rendant grâce à la Déesse de la Lune chaque jour pour ce rare et merveilleux cadeau. Elle pleura tant de larmes de joie en voyant sa vie de sacrifices enfin récompensée, et de la manière la plus improbable qui soit.

Mais, rien de tout cela n'avait plus d'importance.

Parce qu'à la fin, Ben la trahit aussi. Des âmes sœurs destinées ? Qu'est-ce que cela pouvait bien signifier alors que lui, Ben, fut infidèle tout ce temps, couchant avec Addie, puis la bannit, elle Stella, de la meute, après avoir subtilisé leur fille ?

Leur fille. Leur petite fille. Leur petite fille qui ne savait même pas qui était sa vraie mère, leur petite fille qui la détestait.

Elle donna tant d'elle-même à cet homme, à eux tous. Elle ne mesura aucun risque quand il s'agissait de rendre ses proches heureux, se donnant de corps et d'âme pour leur cause. Elle pensa que la Déesse de la Lune la récompensa avec les plus beaux cadeaux au monde : son âme sœur destinée, une belle petite fille, une famille à aimer et à chérir jusqu'à la fin de ses jours.

Cependant, tout cela fut un mensonge. Des larmes chaudes sortirent du coin de ses yeux, se mêlant à la sueur froide qui dégoulinait de son visage. Tout ne fut que mensonges, et douleur, et souffrance, et maintenant, ceci.

"Aw, tu as l'air si triste", chantonna sa sœur. "Tu ne devrais pas. Tu pleures de manière laide et tu es déjà assez moche tel que tu es", ajouta-t-elle.

À ce moment, la porte de la chambre s'ouvrit et un homme au regard sombre entra. Instantanément, Addie se ressaisit. L'expression moqueuse et suffisante sur son visage disparut, remplacée par un visage sculpté dans le plus beau chagrin et le deuil. Ses mains, qui jouaient avec ses cheveux si nonchalamment une seconde auparavant, tremblaient désormais, et ses joues furent mouillées de larmes lorsqu'elle se tourna sur sa chaise.

"Ben", sanglota-t-elle. "Elle nous quitte. Pourquoi cela arrive-t-il ? Qu'avons-nous fait pour mériter cela ? Ben, je ne peux pas la perdre. Elle est tout ce que j'ai. Je ne peux pas..." sanglota-t-elle.

Toutefois, l'homme ne lui prêta aucune attention. Lorsqu'il traversa la chambre en une demi-dizaine de pas rapides, ce ne fut pas pour la prendre dans ses bras et l'assurer qu'ils n'avaient commis aucune faute. Au lieu de cela, il se tourna vers Stella, repoussa ses cheveux de son front et contempla sa forme émaciée avec horreur, avec chagrin, avec un regret si violent et brisé que ce sentiment prit presque forme physique entre eux.

"Donne-nous une minute. J'ai besoin d'être seul avec Stella", dit-il calmement.

"Quoi ? Mais Ben..." voulut protester l'autre femme.

"J'ai besoin d'être seul avec elle", lâcha encore l'homme.

Si elle avait encore la force de ressentir autre chose que sa défaite amère, Stella aurait ri du scandale à peine dissimulé sur le visage d'Addie. Cependant, tout cela n'avait plus aucune importance de toute façon. Elle avait perdu. Que valait une lueur de fausse victoire à la fin ? Elle ne ressentit aucune satisfaction, même lorsque Addie sortit de la chambre, les épaules tremblantes de rage silencieuse. Elle lança un dernier regard vil derrière elle avant de claquer la porte.

Pendant un long moment, Ben resta immobile et la regarda en silence. Mais elle l'ignora, regardant le mur sans rien voir. Et lorsqu'enfin il s'assit à côté d'elle sur le lit, elle fit comme si elle ne remarqua pas sa présence.

"Je suis désolé. Je suis désolé de ne pas m'en être rendu compte plus tôt. Tu as été si bonne envers moi. Nous étions heureux, et j'ai tout gâché", confessa-t-il.

Eh oui. Il l'avait fait, encore et encore.

"Je n'arrive pas à croire que je t’ai fait ça. Je suis tellement désolé, Stella. Si désolé. Pardonne-moi. Pardonne-moi et reviens vers moi, je suis vraiment désolé..." implora-t-il amèrement.

Allongée, Stella eut presque envie de vomir lorsqu'il monta dans le lit et se blottit contre elle à travers les couvertures, nichant sa tête dans son cou. Quoi ? Il avait le culot de pleurer ? Après tout ce qu'il lui fit, après chaque coup de couteau qu'il planta dans son dos, après l'avoir trahie de la pire des manières imaginables, il le regrettait ?

Elle aurait voulu le repousser et arracher ses mains répugnantes d'elle, ces mêmes mains qui lui volèrent sa fille et ces mêmes mains qu'il utilisa pour faire l'amour à sa sœur dans son dos. Cependant, elle n'avait plus de force. Ils lui avaient tout pris. Tout.

"S'il te plaît, Stella. Sors de là. Je vais arranger les choses. Je vais tout réparer. J'avais tort. Je t'aime, je t'aime... Tu es mon âme sœur destinée. Il n'y aura jamais personne comme toi de nouveau dans ma vie", dit Ben.

Quel hypocrite ! Qui lui avait dit à cette époque que le fait d'être destinés l'un à l'autre ne signifiait rien ? Qui avait dit que leur lien d'âme sœur était inutile et ne signifiait rien pour lui, qu'elle était remplaçable et qu'il avait déjà fini d'utiliser tout ce qu'elle pouvait lui offrir ?

Alors qu'il priait sur elle et la suppliait de revenir à lui, elle laissa enfin son esprit s'évader dans l'obscurité. Elle ne put plus tenir, même pas pour sa précieuse fille. Son temps était écoulé.

"Stella... Stella, ne me quitte pas. Ne me quitte pas..." pleura l'homme.

"Oh, Déesse de la Lune. Ton cadeau m'a tuée. Ton cadeau a fait de ma vie un enfer. Vois-tu cela ?" pria-t-elle intérieurement.

"Stella ? Stella ? Oh Déesse, ne me la prends pas. Pas encore. Pas encore...” supplia Ben en larmes.

"Si je pouvais tout refaire, si j'avais une autre chance de corriger cela, si je pouvais te demander une seule chose...." dit encore intérieurement la femme alitée.

"Stella ? Stella ! Stella, regarde-moi !" cria l'homme.

"Reprends ton cadeau", dit Stella en elle-même.

"Ouvre les yeux, Stella ! S'il te plaît !" pleura Ben.

"Je ne veux plus jamais d'âme sœur", souffla intérieurement la femme.

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