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***Hayanna***

Je suis encore à moitié endormie quand mon réveil sonne pour la deuxième fois. Je suis épuisée mais je n'y peux rien, il me faut me lever.

Je descend du lit à contre cœur et je jettes un coup d'œil au réveil. 6h30, il n'est que 6h30. Tous dorment encore à point fermé, mais moi je dois me lever à cette heure tous les matins.

Après m'être brossé les dents, je descend faire le ménage et le petit-déjeuner pour mes parents adoptifs, leur fille et son cousin d'un an mon aîné.

Et oui je suis un peu la bonne à tout faire, mais j'y suis un peu habitué maintenant. En plus, je suis beaucoup mieux chez les Bensons que je l'étais à l'orphelinat d'où ils m'ont sorti à l'âge de 5 ans.

Mr et Mme Bensons n'arrivaient pas à avoir des enfants et avaient donc décidé d'en adopter un. Au début tout se passait bien, mais 5 mois après mon arrivée dans leur famille, Mme Bensons tomba enceinte de leur fille Émilie-Belle. Après sa naissance, les Bensons changèrent radicalement leur attitude à mon égard. En fait, ils regrettaient de m'avoir adopté aussi vite. Mais, ne pouvant plus me ramener, ils étaient obligés de me garder. Et quitte à me garder, il leur fallait au moins que je serve à quelque chose. Il était hors de question qu'ils m'entretiennent sans que je ne le leur rende d'une manière ou d'une autre. Du coup, me voici en mode cendrillon. Au moins je peux me raccrocher à la pensée que dans quelques mois, j'aurais fini la fac et je pourrais enfin me barrer d'ici.

Après avoir fini le ménage et le petit-déjeuner, je monte me doucher et me prépare à sortir. Je dois absolument décrocher un stage pour valider mon diplôme. Il ne me reste plus de temps et je crois bien être la dernière à ne pas encore avoir réussi à en obtenir un grâce à leurs familles et leurs relations. Moi, contrairement à eux, mon nom de famille ne veut rien dire dans cette ville et n'eût été grâce à la bourse d'étude dont je bénéficie, je n'aurais eu la chance d'entrer dans une université aussi prestigieuse.

Quand je suis prête à sortir de la maison, j'entends quelqu'un siffler dans mon dos. Je n'ai même pas besoin de me retourner pour savoir de qui ça vient.

Matt _ Où cours tu comme çà sexy, un déjeuner avec moi ça te dit ?

Hayanna _ Bonjour Matt, non je suis pas intéressée comme toutes les autres fois et où je vais, ce ne sont pas tes oignons. De plus, dois-je encore te rappeler que nous sommes cousins ?

Matt _ Nous n'avons aucun lien de sang je te signale et tu n'avais qu'à ne pas être aussi belle et sexy.

Hayanna _ Au revoir Matt. Dis-je agacée.

Je cours hors de la maison avant que ce mec ne me dévore littéralement. Depuis qu'il a aménagé avec nous, il me drague ouvertement et mes parents adoptifs s'en moque, sous prétexte que je ne suis pas vraiment de leur famille.

Heureusement pour moi, à part le fait que Matt passe tout son temps à m'admirer comme si j'étais la seule femme sur terre, il est aussi hyper gentil et protecteur avec moi.

J'arrive bien vite à NIRVANA Corp, la société la plus puissante du pays. Elle appartient à une famille très influente dans la ville. Ici, deux mois de stages seulement suffiront à me garantir une place dans n'importe quelle société après mon diplôme. C'est ma dernière chance après tout.

J'appréhende un peu car le PDG serait un maniaque qui mène la vie dure à tous ses employés. Pourvu que je n'ai jamais l'occasion de le rencontrer.

Dans le gigantesque et luxueux hall d'entrée, je repéres vite la réception et m'y rend.

Hayanna _ Bonjour mademoiselle, je me nomme Hayanna Bensons et je suis ici pour un entretien avec Mme Alfer.

Réceptionniste _ Bonjour, Mme Alfer vous attend déjà. Elle est au 32ème étage la porte à gauche tout au fond du couloir.

Hayanna _ Merci !

Je monte dans l'ascenseur bizarrement vide alors qu'il y avait une foule attendant devant les trois autres, mais je n'y pense pas trop et m'apprête à appuyer sur le bouton pour indiquer l'étage, quand quelqu'un monte aussi après moi. Lorsque je lève les yeux, je reste figée. Jamais je n'ai vu d'homme aussi beau. Mes yeux scrutent chaque détails de son visage comme pour les mémoriser. Et ça ce ne serait pas très difficile. Ses cheveux châtain clair dont quelques mèches lui tombent élégamment sur le visage à la peau pâle qui servait de toile à de magnifiques yeux légèrement étirés au-dessus desquels se déployaient des cils interminables et dans lesquels on pouvait admirer de splendides reflets verts/ambrés scintillants sous la lumière douce de l'ascenseur. Son nez long et fin lui donnait un petit air impérial. Enfin, comme la cerise sur le gâteau, il y avait sa bouche aux lèvres fines et rouges légèrement entrouvertes et semblant implorer qu'on les embrasse. Je ne sais pas ce qui m'arrive mais je me sens irrésistiblement attirée vers lui.

***Alexandre***

Quand je me rends à l'ascenseur, je vois les portes se refermer. Je me precipite pour entrer avant qu'elles ne soient complètement closes. En fait j'aurais pu attendre et le rappeler, mais j'étais bien curieux de voir cette personne qui avait eu le culot d'utiliser l'ascenseur personnel du PDG. Aucun employé de ma société n'en avait jamais eu le courage. Évidemment, qui pouvait avoir le culot de me contrarier dans ce pays. Moi Alexandre Bourgeois, PDG de NIRVANA Corp, fils unique et héritier de l'immense fortune de la famille Bourgeois. Même les arivistes et femmes vénales qui me gravitent sans arrêt autour, n'oseraient jamais emprunter cet ascenseur sans mon accord.

Je baisse la tête et quand la jeune femme dans l'ascenseur pose les yeux sur moi, elle se fige. Aurait-elle pris conscience de son erreur? Me demandais-je.

Plus je la regarde et plus je prends conscience de sa beauté plutôt unique. Sa petite bouche rose aux lèvres pulpeuses qui pourrait pervertir n'importe quel homme. Ses boucles rousses abondantes, longues et brillantes, tombant en cascade sur ses épaules. Son nez fin et légèrement courbé, rendant son visage encore plus unique. Et par dessus tout, ces yeux. Oui, ces grands yeux émeraude, brillants de mille feux et dans lesquels j'aimerais me perdre.

Perdu dans mes pensées et attiré vers elle comme un aimant, je me surprend moi même quand je sans mes lèvres toucher les siennes.

Un baiser doux au début, et lorsqu'elle y répond, le feu qui commençait déjà à me consumer tant je rongeais mon frein, se ravive jusqu'à me brûler. J'ai envie de la toucher, la serrer contre moi jusqu'à me confondre en elle. Depuis quand suis-je aussi faible devant une femme ?

Quand nous arrivons enfin à nous séparer, elle est essoufflée et n'arrive plus à lever les yeux vers moi.

Quand j'essaie d'ouvrir la bouche pour lui adresser la parole, l'ascenseur s'arrête et elle se précipite dehors.

Le 32ème étage, c'est aussi le miens. Il n'y a qu'une seule raison pour laquelle cette fille qui m'est inconnue s'y rendrait. L'interview pour le poste de stagiaire dirigé par ma secrétaire.

Je descend de l'ascenseur le sourire aux lèvres. Je la regarde s'enfuir un sentiment de satisfaction dans le cœur. Comment pourrait-elle m'échapper maintenant qu'elle courait tout droit dans ma tanière?

Je sens que nous allons bien nous amuser. Comment pouvait-elle s'enfuir après m'avoir fait ressentir tout ce que je venais de ressentir ? On verra bien comment elle s'y prendra pour me fuir la prochaine fois.

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