Home/ La Compagne Rejetée du Roi Alpha Completed
Après avoir enduré des années de douleur, de rejet et d'abus, je suis devenue la compagne du roi Alpha.
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Point de vue de Nyx

Je me suis mise à hurler intérieurement au moment où le fouet, en dentelle d'argent, est venu s'abattre contre mon dos. J'ai senti ma peau se fendre d'une toute nouvelle blessure tandis que le fouet s'est de nouveau abattu dessus, laissant une blessure encore pire que celle qui l'a précédée.

— On en fait vingt-et-un ?

Son rire a été sinistre comme toujours.

— Ou bien vingt-et-un multipliés par deux ?

Il a laissé tomber le fouet et cette fois, j'ai gémi de douleur, car je n'ai plus été capable de me retenir. Les larmes que je me suis efforcée d'ignorer se sont mises à couler le long de mes yeux et elles ont piqué durement.

Nous sommes censés être des âmes sœurs ! J'ai refoulé mes paroles, mais pourquoi me fais-tu ça ? Et je n'ai pas été capable de le demander non plus, par crainte de ce qui se passerait ensuite ; alors que nous avons un enfant ensemble, nom de Dieu ! Je n'ai pas eu assez de cran pour dire cela non plus.

« Mais à quoi a pensé cette Déesse de la Lune quand elle a décidé de nous lier ? »

Il s'est mis à grogner en se courbant vers moi, affalé par terre. Il a saisi mon crâne et m'a forcée à le confronter. Mes yeux verts affligés, croisant ses yeux gris qui ont brillé avec la haine qu'il me porte. 

— Faible clébard ! a-t-il dit tout haut.

— Tu avais juste à me laisser refuser ! ai-je dit avant de regretter instantanément à l'arrivée d'un coup violent heurtant mon visage.

— Tu as osé riposter à ton Alpha ?! On dirait que tu as un peu oublié ce qui t'a mis dans une telle situation en premier lieu.

Sa voix s'est remplie de rage, il m'a rappelée : 

—De plus, pour quelle raison t'aurais-je laissé accepter mon rejet ?

Il a posé une question un peu paradoxale.

—  je veux que tu aies mal à chaque fois que je couche avec une autre personne.

— Excuse-moi.

J'ai murmuré tout bas en me remémorant comment je me suis retrouvée dans cette situation. Plus tôt dans la journée, il a demandé à ce que je lui fasse une omelette et j'ai décliné cette demande en précisant que je ne suis pas sa servante. Comme d'habitude, il a eu une colère noire et a juré de me faire payer.

Je me suis donc retrouvée à subir mon châtiment, je ne me suis jamais autant sentie mal et je me suis demandé comment le reste de la journée allait se dérouler et ce que mon avenir me réservait.

— Tu sais que j'aurais été plus gentille si je n'étais pas une garce maudite, faible et hideuse !

Il a empoigné ma chevelure et a ramené ma tête vers l'arrière avec tellement de puissance que j'ai ressenti la tension dans mon cuir chevelu. 

— Et ton père,ce misérable abruti … Tu sais pour quelle raison il t'a abandonnée et t'a vendue à un si jeune âge ?

Je suis restée muette tandis que ses propos horrifiants me poignardaient comme une vraie lame.

— Parce que tu ne vaux rien ! Une épave ! Inutile ! Une calamité ! Tu es sans valeur et je suis déterminé à te donner autant de souffrance que possible afin que tu comprennes à quel point tu es un échec. Tout ce que tu mérites, c'est la torture.

J'ai poussé un couinement en entendant ses mots, tandis que de nouvelles larmes se sont écoulées de mes yeux.

— Et cette gamine stupide à toi…

— Cette fille est la nôtre. Je voulais tant lui dire, pourquoi tu es si brutal ?

— Elle est une loque, exactement comme toi ! Maudite et sans aucune utilité ! Et tu oses même dire que cette petite chienne est de moi ? Son emprise au niveau de mes cheveux a augmenté, qui me dit que cette petite garce est la mienne ? Tous les mâles non accouplés se sont retrouvés entre tes sales cuisses ! Espèce de traînée !

Je me suis effondrée face à ses mots, identiques à ceux que j'ai entendus depuis sa naissance.

— Elle est de toi et tu sais ça ! Je lui ai crié, et je ne suis pas une putain !

Sa prise a lâché ma chevelure et s'est portée sur ma nuque en me serrant violemment et en bloquant ma respiration, mes yeux sont devenus exorbités tandis que je me suis battue pour pouvoir respirer.

— Tu peux te servir de ta bouche, non ? Il m'a grognée dessus et j'ai senti des griffes sortir et me transpercer la peau alors que sa poigne se resserrait.

Son loup a été libéré et j'ai ressenti une peur bleue m'envahir.

— Je vais t'apprendre à te servir de cette putain de bouche ! Il s'est levé en relâchant sa prise et je me suis écroulée sur le sol en essayant de respirer. Je n'ai même pas eu le temps de reprendre mon souffle. Il s'est penché brusquement, m'a soulevée sans ménagement et a rejoint le lit à grandes enjambées.

Il m'a jetée dessus en grognant et j'ai hurlé de douleur lorsque ma tête a heurté la tête de lit, les larmes ont troublé ma vision.

J'ai levé les yeux vers lui et j'ai constaté qu'il n'avait plus de chemise, qu'il avait les mains sur sa ceinture pour la défaire et qu'il affichait son petit sourire typique chaque fois qu'il voulait profiter de moi.

J'ai fermé les yeux alors qu'il retirait ses derniers habits et j'ai aussitôt senti son poids sur moi. Je suis restée allongée sans rien dire tout en supportant tout cela, les larmes coulant sur mes joues.

Je me suis réveillée avec une main douce caressant ma joue. En ouvrant les yeux, j'ai découvert Amara en face de moi, ses yeux verts étaient empreints de tristesse et elle me fixait. Elle tenait son ours en peluche 'fluffy' et sa robe était couverte de boue, son visage était sale aussi.

— Maman… du sang, a-t-elle crié.

J'ai su qu'elle était en train de parler de mes blessures en voyant des larmes scintiller dans ses yeux à elle aussi.

J'ai tenté de m'asseoir et la douleur m'a accueillie en retour.

— Où est-ce que je suis ? ai-je gémi tout en essayant de décrypter ce qui m'entourait.

Et j'ai réalisé que je me trouvais dans la ruelle, comme prévu. Il ordonnait toujours aux guerriers de la meute de me déposer ici quand il avait fini, car je finissais toujours par m'évanouir.

— Désolée maman.

lle s'est mise à pleurnicher en laissant tomber fluffy et en me prenant dans ses bras, sans se préoccuper du fait que le sang sur moi allait salir ses mains et ses vêtements.

Je l'ai attirée plus près de moi et l'ai serrée dans mes bras en me raccrochant à ma fille, l'unique raison pour laquelle j'étais encore en vie et que je me battais. Je devais rester en vie pour prendre soin d'elle et lui garantir une vie meilleure.

— Tu as déjà mangé, ma puce ? lui ai-je demandé.

— Non, je t'attendais... a-t-elle dit en remuant la tête et me regardant.

— D'accord.

Je l'ai délicatement écartée de moi et je me suis levée. Je l'ai soulevée une fois que j'étais sur mes pieds et je suis retournée dans le domaine de la meute.

« — Pétasse ! »

« — Pute ! »

« — Maudite ! »

« — Abomination ! »

Je m'efforçais de faire abstraction des mots auxquels je m'étais habituée au fil du temps alors que je passais devant les membres de la meute en me frayant un chemin vers ma chambre ou plutôt mon box. Chaque fois que j'ai entendu ces mots, j'ai eu mal, les entendre encore et encore me poussait aux larmes, mais je ne pouvais ni riposter ni me défendre sous peine d'être punie.

J'ai entendu une des femmes ricaner, son rire vicieux a pris le relais : 

— Regardez-la... Imaginez qu'elle soit notre Luna, je parie même que c'est une fausse compagne de l'Alpha, c'est une vraie traînée, pas étonnant qu'elle ait été rejetée.

D'autres se sont joints à elle pour se moquer de moi, mais je n'y ai pas porté attention. J'ai continué à tenir Amara dans mes bras et j'ai essayé de protéger ses oreilles pour éviter qu'elle n'entende des mots aussi désobligeants, mais j'ai toujours su que ça n'allait pas marcher, elle pouvait les entendre et essayait souvent de me demander ce qu'ils voulaient dire.

« Tu ne l'es pas, tu n'es ni une salope ni une pute, tu ne mérites pas ça, tu ne mérites pas cette douleur. » 

J'ai cherché à m'en convaincre pour ne pas croire leurs paroles alors que j'entrais dans la cuisine et que leurs voix s'éteignaient.

Elle était vide et j'ai lâché un grand soupir de soulagement.

Je me suis dirigée directement vers le réfrigérateur et j'ai sorti quelques fruits ainsi que de la viande.

Amara aimait beaucoup la viande, on pourrait dire que c'était parce que c'était un loup-garou, mais elle avait vraiment un très grand appétit pour la viande, chose un peu inhabituelle pour son âge.

Je me suis éloignée de la cuisine et je suis sortie rapidement avant que quelqu'un ne me surprenne.

J'ai parcouru les marches qui menaient vers le sous-sol de la maison de la meute, où je logeais. J'y suis parvenue assez rapidement et j'ai fermé la porte derrière moi en entrant avant de déposer Amara et la nourriture que j'avais en main.

Il faisait sombre ici, vraiment sombre. Cet endroit a également fait office de réserve temporaire où l'on stockait les choses dont on n'avait pas besoin. Dans le coin du sous-sol se trouvait l'endroit que j'appelais ma maison.

Un matelas fin est posé près du mur avec une couverture légère par-dessus. Je disposais d'un sac usé à côté du lit qui contenait la plupart de nos vêtements à Amara et moi ainsi que d'autres petites affaires.

J'ai saisi la main de ma fille et l'ai emmenée jusqu'au lit, je l'ai installée sur celui-ci et j'ai disposé la nourriture devant elle. Elle a immédiatement attrapé la viande dans l'assiette et j'ai ricané lorsqu'elle l'a portée à sa bouche et a commencé à l'engloutir.

J'ai pris place à côté d'elle sur le lit, j'ai pris quelques raisins pour les manger et je me suis adossée au mur, j'ai émis un sifflement de douleur lorsque mon dos a touché le mur, mes blessures étant encore fraîches et à vif.

— Laisse-moi te guérir !  Cesse d'être aussi têtue, a grogné Hera, mon loup.

— Non ! Si tu me soignes maintenant, il va le découvrir et se mettre en colère, tu sais qu'il nous a interdit de nous soigner, et en plus, tu n'es même pas suffisamment forte à cause de ton aconit et de l'argent, lui ai-je dit.

— Il faut qu'on sorte d'ici, Nyx ! Nous devons sortir d'ici avant qu'il ne vienne nous tuer ou qu'il ne fasse du mal à notre enfant, a-t-elle dit.

J'ai regardé Amara à la suite de ses propos et j'ai senti la colère monter en moi à l'idée qu'il puisse lui faire du mal.

— Tu sais qu'on ne peut pas fuir. Il va nous retrouver et faire du mal à papa, tu le sais. De plus, si on s'enfuit, on deviendra des solitaires toute notre vie, que se passera-t-il ? Nous sommes des Omégas, nous ne pouvons pas survivre dehors et Amara ne peut pas survivre dehors et je suis incapable de laisser papa ici.

J'ai pu voir qu'elle était vraiment énervée. 

— Nyx ! C'est cet homme qui nous a mis dans cette situation en premier lieu, en nous livrant à l'Alpha et en ne s'en souciant même pas jusqu'à maintenant, il a été très cruel avec nous et pourtant tu te préoccupes de ce qui lui arrive, a grogné Hera.

Elle a vu juste, mon père n'avait pas été un ange et même s'il m'a toujours vue comme un fléau et une horreur sous prétexte que je suis un loup argenté et qu'il se moquait éperdument de ce qui pouvait m'arriver, je me suis quand même attachée à lui malgré sa cruauté.

— On ne peut pas fuir Hera, et si quelque chose de plus terrible nous arrivait là-bas ? lui ai-je dit.

— Et si quelque chose de bon nous arrivait ? m'a-t-elle répondu en disant qu'on ne peut jamais être sûr si on ne tente rien.

— Il faut que tu te reposes Hera, la journée de demain sera longue, lui ai-je dit en mettant fin à la connexion.

Je me suis tournée vers Amara pour observer qu'elle avait fini par s'endormir, un doudou serré fermement dans une main et une grappe de raisin à moitié dévorée dans l'autre.

Je lui ai souri en me couchant à ses côtés avec l'espoir que le sommeil me gagne rapidement.

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