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Je ne me soumettrais jamais aux règles des vampires, mais le vampire le plus fort m'a dit que moi, une faible humaine, j'étais sa partenaire parfaite ? !
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Point de vue d'Adriana

On dit que chacun d'entre nous a peur de quelque chose. On ne peut pas vraiment arrêter d'avoir peur en prétendant que tout ce qui nous effraie n'existe pas. Tel est le monde dans lequel je vis. Un monde où l'on vit dans une peur constante, du moins à mes yeux, c'était le cas.

Aujourd'hui était enfin le jour où j'ai affronté mes peurs. Pourtant, si j'avais le choix, je choisirais de les éviter. Aujourd'hui était le jour où je devais affronter les vampires.

Pour dire vrai, les humains découvrirent l'existence des vampires il y a des années et ils parvinrent à s'entendre avec eux "normalement", mais à mes yeux, c'était loin d'être normal.

Le fait que nous respirions et vivions dans le même monde qu'eux n'était pas normal. Le fait que nous, faibles humains, devions obéir à tous leurs ordres n'était pas juste. Le fait que nous, humains, admirions les mêmes personnes qui tuent et abusent de notre espèce pour leur propre plaisir n'était pas juste. 

Et le fait qu'ils aient le droit de choisir chaque année une jeune fille humaine innocente pour être leur "âme sœur", ou devrais-je dire, leur sac de sang personnel était écœurant et injuste au-delà des mots. 

Rien de tout cela ne semblait juste. 

Pourtant, mon peuple les louait et obéissait à tous leurs ordres.

Pourquoi ? 

On pourrait dire que la moitié d'entre eux voulait le pouvoir. 

Après tout, si un humain parvenait à boire le sang d'un vampire au sang pur, descendant des tout premiers vampires, il serait capable de devenir lui-même un vampire.

Non seulement ils pourraient acquérir les pouvoirs que possède un vampire, mais ils pourraient aussi faire partie de la famille des vampires Ardelean. Ils étaient les descendants des premiers vampires connus de l'humanité et les plus forts de leur espèce. 

Et de tous les vampires de sang pur, Draven Cruz était considéré comme étant le plus puissant et le plus fort.

Rien que pour cela, tout le monde était prêt à tout pour s'assurer que leurs filles soient choisies par Draven, pour pouvoir faire partie de la famille Ardelean. Alors que la plupart de mon peuple aspira au pouvoir, l'autre moitié aspira à la liberté.

Pour échapper à la peur constante qui envahissait leur esprit. Je fis partie de ces très rares personnes. Je voulais rester loin des vampires et être capable d'avoir une sorte de sécurité personnelle tout au long de ma vie. Mais avec la présence d'humains et de vampires dans la même ville ? La paix était difficile à trouver dans notre dictionnaire.

"Stop, ça suffit maman", murmurai-je, ce à quoi ma mère répondit par une moquerie.

Ses yeux bleu foncé transpercèrent mes orbes bruns et je lui rendis son regard.

"Ce n'est qu'un peu de poudre", elle passa un autre coup de pinceau avant que je ne détourne le visage.

"Bon sang, pourquoi es-tu si obstinée, Adriana !" me dit-elle en claquant la poudre sur la coiffeuse avant de rabattre quelques mèches de ses cheveux dorés ondulés derrière ses oreilles. "Je t'ai dit que je ne voulais pas m'habiller de telle sorte à attirer l'attention de quelqu'un", lui répondis-je, les larmes me montèrent déjà aux yeux lorsque je me suis tournée face à ma mère. 

"Est-ce que tu réalises à quel point cette cérémonie est importante ? Damon Cruz est enfin prêt à choisir une partenaire qui soit à son goût, et tu pourrais être l'une d'entre elles", dit-elle, en faisant les cent pas, une vieille habitude qu'elle faisait quand elle était soit stressée ou nerveuse. 

"Combien de fois veux-tu que je me répète, mère ? Je ne veux pas être choisie ! Si j'avais le choix, je n'assisterais même pas à cette pseudo cérémonie débile !" Je me levai et ajustai ma robe rouge sans manches qui descendit sans effort jusqu'au sol. 

"Oui, mais assure-toi de porter le bracelet et le collier que ton père t'a achetés."

Ses paroles ignorantes m'attristèrent et je me mordis la lèvre inférieure, retenant mes larmes. 

Elle était censée être ma mère, mais elle ne pouvait pourtant pas comprendre à quel point c'était dur pour moi.

"Je ne veux pas être choisie mère..." je m'étouffai, impuissante, me tournant vers elle, espérant que pour une fois dans sa vie, elle ferait passer mes sentiments avant les siens.

"Tu dis des balivernes, tu dramatises. Les filles de ton âge se réjouissent de la nouvelle que nul autre que Draven Cruz a bien voulu choisir une partenaire cette année", rétorqua ma mère avec une pointe d'agacement dans son ton. "Pourquoi ne peux-tu pas être tout aussi heureuse ?" demanda-t-elle, en se passant une main dans ses cheveux d'un air frustré.

Je m'assis sur la chaise, sachant très bien que quelqu'un qui faisait l'éloge des vampires ne pourrait jamais comprendre la situation dans laquelle je me trouvais en ce moment.

"Il ne choisit pas une, mais cinq filles, mère", marmonnai-je, en prenant la brosse sur la coiffeuse et en la passant dans mes cheveux.

"Raison de plus pour que tu mettes toutes les chances de ton côté, ma chérie. Une seule de ces cinq filles sera choisie et je suis sûre que tu seras celle qui gagnera son cœur", sa voix redevint joyeuse et je me tus.

Je doutais fort de pouvoir gagner le cœur d'un démon insensible.

"Ne vais-je pas te manquer ?" demandai-je, en mettant mon bracelet et mon collier, avant de me retourner pour lui faire face.

"Bien sûr que tu vas me manquer, ma chérie ! Mais je suis sûre que tu seras beaucoup plus heureuse là-bas", me rassura-t-elle en se dirigeant vers moi et en se penchant pour me serrer dans ses bras.

"Oh, je sais que tu vas me rendre très fière ce soir." Elle fit un petit sourire, enroula ses bras autour de mon cou et essuya mes larmes avant de reposer ma tête sur sa poitrine.

"Je... je l'espère", je mentis, respirant son parfum avant de m'éloigner.

"Maintenant dépêche-toi, ton père t'attend dehors", me dit-elle en souriant et je hochai la tête avant d'enfiler mes talons noirs assortis à mes bijoux.

Si seulement la robe était capable de dissimuler la forme de mon corps. Je voulais m'assurer de n'attirer aucune attention sur moi ce soir. Alors que je m'installais sur le siège avant de la voiture, mon père se racla la gorge et je baissai la tête avant de tripoter mes doigts en silence. 

"Interdit de s'avachir", ses mots étaient durs comme d'habitude. Je redressai mon dos avant de presser mes lèvres en une fine ligne. Ce n'était pas une surprise que mes parents ne soient plus eux-mêmes avec moi.

Depuis qu'ils ont découvert que je détestais l'idée d'être choisie par un vampire, ils commencèrent à me traiter plutôt froidement. Mais bon, que pouvait-on attendre de deux personnes qui ont pratiquement fait l'éloge des vampires toute leur vie ? Le trajet fut calme et je regardai tout le temps à travers la vitre, regardant les arbres et les centres commerciaux passer devant nous, priant silencieusement pour que ce cauchemar se termine bientôt.

Mais comment le pourrait-il alors que ça vient à peine de commencer ?

"Tu es magnifique ce soir", déclara mon père en se garant près du Grand Manoir et je lui fis un faible sourire avant de hocher la tête.

"Vas-y et rends-nous fiers", ajouta-t-il en me tendant la main et en la serrant légèrement.

Si seulement il savait à quel point j'avais envie de faire demi-tour et de rentrer à la maison.

"Même sans maquillage, tu es toujours aussi belle, Adriana", il me fit un compliment, plongeant ses yeux brun foncé dans les miens et je fis un petit sourire en passant une main dans mes longs cheveux bruns raides...

"Merci" était tout ce que je pus murmurer et il secoua la tête avant de soupirer.

"J'espère que tu sais que nous t'aimons et que tu vas nous manquer, ma chérie", sa voix devint douce et agréable et je ne pus m'empêcher de faire un petit sourire. "Je vous aime aussi", répondis-je et il me fit un dernier sourire avant de se rapprocher de moi pour me donner une bise sur la joue.

"Maintenant, vas-y", dit-il doucement, sa voix ne tremblant pas le moins du monde. Je hochai la tête et pris une dernière inspiration tremblante avant d'ouvrir la portière et de sortir.

Alors que j'enjambais ma robe, je vis un garde se tenant près de la porte et je me dirigeai vers lui, mon cœur s'accélérant à chaque pas que je fis. 

"Nom ?" lança-t-il et je déglutis doucement avant de répondre.

"Adriana Reed", murmurai-je doucement et il ouvrit la porte presque immédiatement.

Je pénétrai peu à peu dans la propriété et j'admirai d'emblée ce qui m'entourait. La première chose qui attira mon attention était la fontaine en marbre située sur le côté droit de la pelouse.

L'eau jaillissait et se déversait délicatement dans la piscine bleue cristalline en dessous, provoquant des ondulations. Les buissons furent taillés en toutes sortes d'animaux et je les contemplai avec admiration avant de me diriger vers la porte noire.

J'étais stupéfaite par le grand manoir qui me surplombait, comme s'il essayait de m'intimider. J'étais sur le point de sonner à la porte quand elle s'ouvrit soudainement, me faisant sursauter et devant moi se tenait un majordome, portant un costume de travail noir.

Il se pencha poliment pour me permettre d'entrer et je déglutis doucement en regardant les filles et les garçons inconnus qui m'entouraient.

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