Home/ Les Yeux Bleus férus par un Alpha possessif Ongoing
J'ai refusé une princesse pour être mon âme sœur, puis j'ai choisi une demi-sang muette.
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Aurore

J'avais seulement cinq ans lorsque la nuit s'abattit sur ma famille. C'était mon anniversaire, mais également le dernier jour où je verrais ma mère pour toujours.

Elle me sourit ce soir-là et dit : "Joyeux anniversaire, ma belle princesse." Puis, elle ôta de son cou un collier en diamant éclatant en forme de lune bleue et me le mit.

Alors qu'elle et papa étaient assis à côté de moi et de mon gâteau avec cinq petites bougies, chantant et applaudissant, ma maman s'interrompit brusquement. Son visage passa d'un sourire à du sérieux. Elle fronça les sourcils et se mit debout, restant immobile comme si elle essayait d'écouter quelque chose de suspect. Cela fit aussi lever mon père.

Les bougies sur mon gâteau brûlaient encore.

Maman marcha sur la pointe des pieds jusqu'à la porte et regarda par le trou de la serrure, puis courut subitement vers l’endroit où je me trouvais. Elle me prit alors dans ses bras et me remit à mon père, soufflant frénétiquement les bougies du gâteau, non pour souhaiter longue vie et prospérité, bien entendu, mais afin d'assombrir suffisamment la pièce pour nous garder en sécurité.

Nous courûmes tous les trois dans la pièce d'à côté.

“Éric, écoute-moi”, murmura-t-elle à mon père. “Demeure avec elle, je t'en supplie. Et ne la laisse pas faire de bruit s'il te plaît, s'il te plaît Éric.”

“Non, Camélia !” mon père saisit la main de ma maman. “Laisse-moi partir, ne fais pas cela, laisse-moi y aller à ta place.”

"C'est moi qu'ils veulent, Eric, je m'en veux pour toujour de ma vie s'il t'arrive quelque chose. Je suis désolée", dit-elle les yeux pleins de larmes et je me suis mis à pleurer.

Elle se pencha pour embrasser mon front, fit trois pas en arrière et fit bouger sa main autour de mon père et moi en disant : “Ils ne sauront pas que vous vous trouvez ici.” Elle disparut ensuite de la salle d'une manière que je n'avais jamais vue auparavant.

Je pouvais sentir les larmes de mon père tomber sur mon visage alors qu'il couvrait fermement ma bouche avec sa paume et me tenait si fort contre lui que je pouvais à peine respirer.

Tout se passa trop vite, peu de temps après que maman quitta la pièce. J'entendis le bruit de notre porte principale qui s'effondrait, suivi de sifflements, de grognements et enfin d'un cri perçant qui secoua le noyau de ma maison, amenant la porte de la salle dans laquelle mon père et moi étions à s'ouvrir de force, exposant les agitations qui se passaient dans le salon devant mes yeux.

Et la première chose que je vis, C’était ma mère, agenouillée, une longue lance de fer lui transperçant le cœur, ressortant par son dos. Quelqu'un se tenait au-dessus d'elle, enfonçant la lance de plus en plus profondément, toutefois je ne pouvais pas voir son visage, car il était masqué.

Un cri monta de mes profondeurs, mais ne pouvait pas sortir parce que la main de mon père était posée sur ma bouche, m'étouffant et étouffant les cris. Mon visage était rempli de ses larmes et des miennes alors que nous regardions tous les deux ma mère mourir devant nous dans l'horreur et il n'y avait absolument rien que nous pouvions faire—mon père ne pouvait même pas mouvoir ses pieds pour des raisons que je ne comprenais toujours pas.

L'homme masqué arracha brusquement la lance de la poitrine de ma mère alors qu'elle gémissait et tombait sur le dos. Du sang rouge foncé jaillit telle une fontaine de sa poitrine, de sa bouche et de son nez avant qu'elle ne ferme les yeux.

Mon père s'empressa de me couvrir les yeux avec son autre main, mais il était trop tard, j'avais tout vu.

L'homme masqué et d'autres hommes masqués entrèrent dans d'autres pièces comme s'ils cherchaient quelque chose et passèrent même à côté de moi et de mon père sans remarquer notre présence.

Après avoir effectué des recherches pendant un certain temps sans résultat, les hommes masqués sortirent de notre maison, disparaissant dans la nuit, laissant mon père et moi sangloter fébrilement.

Après ce jour, je ne pus plus prononcer un autre mot. Le traumatisme d'avoir assisté à la mort de ma mère me rendit muette.

Cette nuit-là, mon père enterra ma mère et m'emmena loin d'où avait été ma demeure, et nous vécûmes parmi des gens que je savais n'étaient pas de notre espèce.

Il m'enfermait toujours à la maison, me demandait encore et encore de lui faire la promesse que je ne sortirais jamais quand il n'était pas là, ce que je fis tout au long de mon enfance. Il m'apprit même le langage des signes pour me faciliter la communication, car je ne pouvais pas m'exprimer, mais j'entendais.

Néanmoins, j'avais beaucoup de questions que je lui posais chaque fois que j'en avais l'opportunité, mais il disait toujours qu'il me parlerait quand le moment serait venu. Tout ce que je devais savoir, c'était que les hommes étaient mauvais.

Cependant, la nuit de mes 18 ans, ma louve, Coralia, s'exprima dans mon esprit pour la première fois, et mon père répondit enfin aux questions que je posais depuis des années.

Il affirma que ma mère et lui avaient vécu un amour interdit, car le royaume des vampires et celui des loups étaient des ennemis jurés et n'avaient rien à voir l'un avec l'autre. Mais lui et ma mère découvrirent qu'ils étaient âmes-sœurs et au lieu de se rejeter et de rompre le lien selon la loi de leurs royaumes, ils transgressèrent les règles.

Ma mère qui était une vampire et mon père, un loup, tombèrent amoureux et s'enfuirent de leurs royaumes pour être ensemble. Cela provoqua un tollé dans leurs deux royaumes, surtout celui des vampires, parce que ma mère était déjà fiancée au roi des vampires avant même sa naissance.

Elle fit le choix de l'amour et était prête à mourir plutôt que de retourner dans son royaume et sa famille, mais ils ne renoncèrent pas. Le roi des vampires, dans sa rage et sa jalousie, envoya des hommes afin de traquer ma mère et la ramener, et si elle résistait, ils devraient la tuer.

Mon cœur se brisa lorsque l'image des derniers instants de ma mère traversa mon esprit.

"Ils désiraient aussi te tuer, Aurore", dit mon père en caressant mes cheveux, alors qu'il était assis à côté de moi sur mon lit. "C'est la raison pour laquelle ta mère a fait ce qu'elle a fait, car selon eux, tu n'aurais pas dû naître."

"Pourquoi ?" signai-je, levant ma main droite au-dessus de ma gauche.

"Tu es une sang-mêlé, Aurore." Il prit mes mains et les serra dans les siennes. "Ils disent que tu es une abomination, mais la vérité est qu'ils sont effrayés par toi. Et ils te cherchent toujours, c'est pourquoi tu ne dois jamais sortir, d'accord ?"

J'acquiesçai simplement de la tête et lui posai de questions à propos de son propre royaume. "Ne t'ont-ils pas cherché aussi ?" Je signai avec fluidité, mes mains dansant dans l'air.

"Ils ne l'ont pas fait", répondit-il en regardant dans le vide. "Ils m'ont simplement ostracisé et ont déclaré que je n'avais jamais fait partie du royaume des loups-garous, y compris ceux qui venaient de moi."

"Donc, je suis sauvée des loups-garous alors ?" questionnai-je avec un sourire, essayant d'alléger la conversation. Le front de mon père était plissé d'inquiétude. Il avait vieilli tellement vite à cause de tout ce qu'il avait dû supporter, élevant seul un enfant muet et tout.

"Je ne sais réellement pas, mon enfant." Son front se contracta. "Maintenant que ta louve est à la surface, cela peut être plus compliqué que ce que je pensais. Sincèrement, je ne croyais pas que tu aurais une louve puisque ta mère et moi n'étions pas tous les deux des loups-garous."

Il embrassa mon front et me regarda avec amour. "Mais ne te fais pas de soucis, papa va te protéger. Alors, tu ne devrais jamais quitter mon côté, les gens sont beaucoup plus effrayants que tu ne l'imagines", conclut-il avant de quitter ma chambre et de fermer la porte.

Je regardais fixement le tas de livres sur l'étagère en bois que mon père avait fabriquée pour moi, des livres qui avaient été mes compagnons depuis que nous avions déménagé ici et j'aurais souhaité que mon père en dise davantage.

J'avais encore tellement de questions à lui poser, tellement de choses que je souhaitais entendre de lui comme comment était réellement ma mère

nous n'avions pas de photographie d'elle et je pouvais à peine me souvenir de son visage

, ce que signifiait vraiment d'avoir un loup, qu'est-ce-qu'on ressentait au cours de la première transformation et pourquoi la couleur de mes yeux passait du bleu naturel au rouge quand j'étais en colère et demeurait normale quand je ne l'étais pas.

Mais je ne voulais pas qu'il soit préoccupé, il avait assez sur le dos, et il faisait beaucoup pour s'assurer que je me portais bien. Je savais que ce n'était pas bon de lui dissimuler que mes yeux changeaient de couleur, mais j'étais aussi consciente que cela l'inquiéterait encore plus.

Selon Shakespeare, il y avait des réponses que l'on devait trouver par soi-même, et c'était exactement ce que je pensais faire.

"C'est l'esprit, Aurore." Ma louve, Coralia, parla dans ma tête alors que je sombrais dans un sommeil agité rempli de cauchemars du passé.

Chaque nuit, au cours des dix-huit dernières années, je voyais la mort de ma mère se jouer dans mes rêves. C'était au-delà du traumatisant. J'entendais le bruit assourdissant, le cri perçant ; je voyais le sang épais et rouge couler de sa bouche et de ses narines, l'homme masqué, la lance, néanmoins je ne voyais jamais le visage de ma mère ou ses beaux yeux ambres.

Et je me réveillais toujours en suffoquant, serrant mon oreiller mouillé de sueur et de larmes, et pleurant dans la nuit jusqu'à ce que l'aube arrive.

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