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#Episode_1

Connu pour ses plages aux sables blancs et son port, Kribi est une communauté urbaine situé au sud Cameroun dans le département de l’océan. C’est la ville par excellence pour les amoureux de la plage, une beauté à l’état pure. Non loin de la ‘’plage du lycée’’, je vivais avec ma petite famille dont ma mère Elise, mes deux sœurs : Ivana, 18 ans et Danielle, 11ans.

Je m’appelle Brade et j’avais 22ans à cette période où je venais d’arrêter les cours à l’université car ma mère n’avait pas eu assez d’argent pour payer ma première tranche. L’argent que je gagnais nous permettait d’avoir de quoi se mettre sous la dent depuis la mort de mon père adoptif que j’avais toujours considéré comme mon géniteur. Elise, ma tendre et douce maman savait batailler mais les taxes communales avaient mis son petit commerce de vivre frais aux enchères publiques.

Brade : ça va aller maman, on va s’en sortir. Est-ce qu’il y a une situation qui nous a déjà dépassés ?

Elise : ils pensent que je vis maintenant comment ? Comment ils peuvent venir porter mes choses comme ça ? Même nos petits champs qu’on avait les frères de ton père ont pris ça.

Brade : les agents de la commune ne font que leur travail car ils ont des supérieurs qui attendent le compte ren…

Elise : laisse-moi tes histoires là, c’est un nouveau travail ? Vas les rejoindre alors comme ça je meurs une fois de faim

Brade : le mieux c’est que j’aille à la pêche avant que tu ne me gâche complètement la journée

Elise : oui il faut partir et ne vient plus défendre ces gens devant moi, ce sont des sans cœur.

Brade : ils font juste leur travail maman, ne dramatise plus et ne sois plus aussi négative. Tant que j’ai mes deux pieds sur terre et la tête haute on va manger dans cette maison.

Elise : c’est sûr que bientôt tes oncles vont venir prendre la maison et nous mettre à la porte

Brade : humm si je continus à t’écouter je vais rentrer sans poisson aujourd’hui

Nous vivions dans une petite maison faite de planche non loin de la plage. La mer était donc ma seule ressource financière, c’était le job de plusieurs jeunes de mon âge d’aller à la pêche pour survivre. Au début je le faisais pour me distraire avec mes amis mais vu la tournure que les choses avaient prises à la maison c’était désormais mon lieu de service. Dans cette petite pirogue que m’avait laissée mon défunt père, je bataillais pour redonner un sourire à ma mère chaque soir.

Cette journée était particulièrement belle et j’étais l’un des premiers à arriver en mer donc j’avais une place de choix à me faire avant que les gros bras n’arrivent. L’eau n’était pas troublée donc j’avais toutes les chances de rentrer avec un filet bien remplis. Le but était de lancer le filet dans l’eau et de patienter en surveillant la profondeur à laquelle il descendit. Pendant que je prenais du plaisir à faire mon job, le taxeur comme on l’appelait s’approcha de moi dans sa pirogue. C’était un homme, l’un des plus paresseux que je connaissais dans ces lieux. Son seul rôle était de battre sur ceux qui étaient moins fort que lui pour prendre leur monnaie ou encore leur poisson.

-dès que tu finis tu me gère un seau sans discuter, Fred n’est pas là pour te défendre aujourd’hui.

Je ne lui répondais pas, je continuais mon taf sans me soucier de ce qu’il disait. Après avoir tiré mon filet remplis de crustacés de différente variété, je cherchai le chemin pour le retour mais il me bloqua avec ses acolytes.

-je parle tu me snobe ? Tu sais très bien à qui tu as faire j’espère

Brade : toi et moi n’avons jamais eu de problème et ça ne risque pas de commencer aujourd’hui. Je suis très calme mais ne me provoquez pas.

J’avais de ces muscles qui faisaient mon influence, mes barges toujours désordonné et remplissant mon visage m’empêchaient souvent d’avoir des ennuis avec les malfrats. Ici c’était la jungle et c’est le plus fort qui en sortait vainqueur. Si tu jouais au trouillard on dominait sur toi.

-je veux juste un seau de poisson et tu t’en va sans qu’on ne fasse d’histoire

Brade : je veux juste que tu me laisse passer sans histoire, je n’ai aucune envie de me battre avec qui que ce soit ici.

-tu l’auras voulu

Il sauta sur ma petite pirogue qui faillit nous renverser tous les deux et me donna un coup au ventre qui fit monter mon adrénaline. Très en colère, je le jetai dans la mer du revers de la main et naviguai jusqu’à la rive avec mes poissons sous le regard apeuré de ses amis. Comme à tout bout de chemin il y’a toujours des obstacles, je me retrouvai sur la rive avec cette petite fille de 17ans en tenu de plage qui exposait la nudité de tous son corps dont le volume des parties intimes étaient à en baver. Elle c’était Valérie, la poupée de la plage. Jusqu’à ce jour elle n’a jamais changé et je vous assure elle est à croqué.

Valérie : hey brade, comment vas-tu ?

Brade : me voici nor, tu veux quoi ?

Valérie : akieu tu me chasse seulement ? Il n’y a pas une petite sardine pour moi là-bas ?

Brade : si tu étais habillé j’aurais essayé de faire quelque chose pour toi mais dans cette tenue…

Valérie : ouai c’est ça, avare va…

Brade : tsuip, assai de ne plus me parler hein, je suis méchant

Valérie : et moi une tigresse

Je m’éloignais de tout ce qui pouvait me ralentir dans mon boulot et les femmes étaient le premier facteur. Pour moi ces créatures ne devaient apparaitre dans la vie d’un homme seulement quand il voulait déjà des enfants car à mes yeux elles étaient la ruine de l’homme. En dehors de ma sainte mère et de mes sœurs, toutes les autres femmes ne méritaient rien de ma part. Je la laissai planter là et me rendis au marché pour la commercialisation de mes produits. Ma pêche avait été assez rentable et j’eus assez de sous pour cette journée. Je rentrai laisser le reste de poisson pour la cuisine à ma mère et la trouvai encore plus soucieuse que le matin.

Brade : mais maman, je t’ai dit le matin que tout ira pour le mieux tant que je suis avec toi mais tu t’entête à vouloir être dans cet état qui ne me plait pas du tout.

Elise : tu penses que ça me plait de te voir en mer chaque jour comme ça lors que tes amis sont au campus ? Je ne suis pas fière de me sentir incapable.

Brade : quand tu baisse ta bouche toute la journée ça change quoi ? Il faut rester positive madame, c’est toi qui me dis toujours ça.

Elise : c’est la situation qui me dépasse, tu es même sûr que tes sœurs vont entrer en classe aujourd’hui ? La situation ne fait qu’empirer.

Brade : on va gérer maman, en attendant j’ai laissé du poisson à la cuisine avec du plantain pour le repas. Je vais chez Fred

Je n’eus le temps de sortir quand mes sœurs arrivèrent à la maison toutes épuisées et triste.

Brade : pourquoi vous rentrez ci-tôt ?

Ivana : on nous a chassé comme je l’avais prédit. C’était le dernier jour pour ceux qui n’ont pas encore payé.

Elise : voilà ce que je disais nor, mes enfants vont devenir quoi en restant à la maison comme des voyous ? Dès que quelque chose va disparaitre on va venir vous accuser.

Brade : on va s’en sortir maman, ne t’en fait pas

Ivana : Brade a raison maman, on va se battre pour s’en sortir.

Elle ne nous écoutait pas mais avait plutôt en tête une pensé qu’elle ne voulait pas exposer. Prenant la direction de sa chambre, elle nous regarda et dit : ‘’je ferai tout pour vous’’. Je n’avais mis aucun accent sur cette phrase car je pensais à un moyen d’avoir de l’argent.

Ivana : on va faire comment grand frère ? Je dois bosser comme toi

Brade : c’est vrai mais n’oublie pas que le trafic de jeune fille est de plus en plus accentué ces derniers temps. Tu as déjà cet âge…

Ivana : si on reste là comme ça qui va payer les factures ? Pour le moment on sourit encore parce que nos oncles ne sont pas encore venu réclamer leur maison, on a encore de l’électricité et l’eau n’est pas payante. D’ici la fin du mois si je continu à ne rien faire, tu penses que ça sera toujours pareille ?

Brade : comme tu as grandi sœurette ! En attendant vas faire cuire ce que j’ai laissé en cuisine, je vais voir mon ami Fred en espérant qu’il puisse me venir en aide.

Ivana : n’oublie pas ce que j’ai dit frérot, je sais que si je m’y mets avec toi on pourra au moins faire en sorte que Danielle fréquente.

Brade : je vais voir ce que je peux trouver pour toi mais sache que tu devras être toujours très près de moi.

Ivana : pourvu que je sois en train de travailler

Après cette conversation sur le devenir de ma modeste famille, j’allai chez mon fidèle compagnon avec qui on avait un écart de 10 années en âge. Tout comme moi, Fred vivait de la pêche mais les problèmes de santé mettaient un frein à son activité pour le moment.

Fred : partenaire tu es là !

Brade : oui me frère, on dit quoi alors ? Ton palu n’est pas encore fini ?

Fred : c’est grave avec cette maladie mais ça va bientôt finir. Demain je reprends le taf

Brade : d’accord frère, la pêche était un peu bonne donc je t’ai rapporté quelques sardines pour les marmites

Fred : seul Dieu connaît ce qui nous lie mon frère, merci beaucoup. Ta daronne a fait comment avec sa marchandise et la commune ?

Brade : les gars nous ont fait ça dure frère, elle ne taf plus depuis hier à cause des impôts. Comme si ça ne suffisait pas mes petits ont été renvoyé aujourd’hui pour faute de moyen.

Fred : ça va aller, j’ai confiance en toi. Je t’ai toujours dit que la vraie magie c’est le travail, il faut bosser à en devenir malade. Ton père était le model de tous les jeunes ici

Brade : comme j’aurai aimé mieux le connaitre

Mon père avait quitté le monde quand je n’étais encore qu’un gamin. Je n’avais que de vagues souvenirs de lui mais j’avais ma mère et Fred pour me conter ses insolites. Fred était bien plus âgée que moi mais aimait bien que je le vois comme un ami car pour lui, si mon père était son ami alors il avait l’obligation de faire de moi son ami. Pendant qu’on se concertait comme d’habitude, mon petit téléphone se mit à éclairer.

Brade : bon je vais rentrer, je suppose que le repas est déjà prêt à la maison. La mère me bip déjà

Fred : je viens avec toi, les plats de ta daronne peuvent guérir un fou

Fred avait bien raison, ma mère savait nous faire de ces plats ! Dès qu’on posa les pieds sur la cour, ma petite Danielle vint sauter dans mes bras comme chaque soir.

Brade : tu manges seulement quoi pour avoir ce poids ?

-ce sont les poissons qui me rendent comme ça

Fred : et moi alors ?? Je n’ai pas le droit de te porter aussi ?

-me voici tonton

Elle lui fit un câlin et alla rejoindre sa sœur en cuisine. Quelques minutes à attendre dans le salon et ma mère vint nous rejoindre en tenue de sortie.

Brade : mais où vas-tu à cette heure maman ?

Elise : mon fils contrôle déjà mes sorties ? J’ai réunion aujourd’hui

Brade : j’avais même déjà oublié, je vais toujours t’accompagner comme prévu ?

Brade : si tu ne m’accompagne pas je vais y aller avec qui ?

Fred : moi je trouve que cette robe est très magnifique

Elise : ha merci Fred, au moins toi.

En sourient radieusement

Ma mère faisait partie de ces femmes qui mettaient leur corps potelé en valeur, dans un gant typiquement Africain, elle s’apprêtait pour la réunion où on devait casser la caisse de fin d’année. C’était le dernier espoir de la famille d’avoir cet argent en main. Le repas fut apprécié par tous, ce qui donna des idées à Fred.

Fred : mince Ivana, tu as un don pour faire la cuisine ou quoi ? C’était vraiment délicieux.

Ivana : merci tonton

Fred : si ça ne vous dérange pas je peux lui trouver un job dans le bar en face de la plage. La gérante a mis une affiche il y a deux jours, elle recherche une bonne cuisinière car elle n’arrive plus à gérer le bar et le resto.

Ivana : voilà allons-y tout de suite en espérant qu’elle n’a pas encore trouvé quelqu’un d’autre.

Brade : non, non, je ne suis pas d’accord, je vois souvent les jeunes filles qui travaillent dans ce genre de milieux. Elles sont toutes indécente et insolente. Je ne veux pas que tu sois mélangé à elles.

Elise : pour le moment allons d’abord à la réunion, si là-bas il n’y a pas d’issus on en reparlera

à Ivana

Cette jeune fille qu’était ma sœur aimait se sentir importante comme son grand frère mais cette période de l’année était bien plus dangereuse que toutes les autres. En moins d’un mois, une dizaine de jeune fille de son âge avait disparu et aucune trace d’elles n’avaient été retrouvée jusqu’à l’instant. Accompagné de Fred, ma mère et moi prirent le chemin pour la réunion qui devait commencer dans une trentaine de minutes. Cette assise se tenait entre les parents du quartier et c’était un bon moyen pour épargner de l’argent. Maman comptait sur cet argent cotisé pendant toute une année pour payer toutes ses dettes envers l’Etat et envers les établissements de ses enfants. Une fois au lieu de la réunion dans la maison de l’un des membres, l’attente commença à se faire longue. La trésorière ne faisait aucun signe de vie, une heure, deux heures et bientôt toute la soirée à attendre celle qui avait les fonds de tout le quartier, une somme avoisinant 5 millions de francs.

À suivre…

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