-‹‹Oh ma préférée, la jolie rose fleurit. ››débute un vieil homme à l'allure repoussante et au regard persan à la touche perverse, tout en en posant sa main sur la douce joue d'Alexia, ‹‹Aujourd'hui tu es assez mature, non. ››poursuit -il sur un ton joueur sans se retenir de baisser sa main vers l'épaule douce de la blonde qui se retient seulement de pleurer en fixant le vide silencieusement.

Ces deux êtres se tiennent côte à côte dans cette drôle de pièce sombre et étroite et alors que l'un prie pour que le temps passe lentement pour savourer chaque instant, l'autre attend la mort et prie que le temps passe plus vite. Toutefois, leur petit moment de paix se fait interrompre par un fort grincement de porte qui incite le plus âgé des deux à regarder vers la sortie de la salle ...vu le regard avec lequel il fixe cet intru dans la pièce, sa visite n'a pas l'air de le réjouir.

-‹‹ Michael , On a une urgence ! ›› s'exprime brusquement d'un ton affolé le grand roux essoufflé qui se tient difficilement debout en s'accrochant à la porte. Son interlocuteur se redresse en soufflant longuement d'agacement puis le dévisage.

-‹‹ Oh balivernes ! ›› clame sèchement le vieil homme aux cheveux noirs qui portent un bon nombre de petites mèches blanches due à l'âge. Il s'avance de quelques pas vers le rouquin puis reprend en le pointant de l'index, ‹‹ Ne venez pas me déranger en présence d'une fille aussi jolie. ›› Exige-t-il sur un ton flatteur envers celle qu'il désire. Il sourit une fois ces mots prononcés et se retourne vers la jeune femme enchainée, il pense d'abord voir un sourire ravie venant d'elle, mais serre juste sa mâchoire lorsqu'il l'aperçoit trembler des mains avec un regard tétanisé qu'elle pose sur un point fixe droit devant elle. Michael se fâche et pense à aller à la droite de la blonde tétanisée pour soi-disant la rassurer sans savoir que de son côté, elle espère juste longuement qu'un ange tombe du ciel pour la sauver. Toutefois, ce même homme n'a pas l'occasion de se mettre au niveau de sa cible puisqu'il se fait aborder à nouveau.

-‹‹ Michael c'est du sérieux, ! Je pense qu'on a été repéré par les loups-garous. ›› affirme le jeune apollon à la longue chevelure rousse, il garde ses lèvres entrouvertes à la fin de ces mots et panique encore plus à l'idée de ne pas être pris au sérieux par son dirigeant.

-‹‹ Quoi ? >> cri brusquement Michael avec les poings serrés, il se presse à grand pas vers son neveu et lui crie à nouveau,<< C'est par là que tu aurais dû commencer abruti ! ›› Suite à ces mots exprimés sèchement en mettant une gifle à son neveu, il se met à faire les cent pas sans se taire pour autant, ‹‹ Vite ! Aux pas de course. ›› Ordonne-t-il de signal d'alerte qui va succéder un grand nombre de mises en gardes. Juste après, les deux hommes quittent la pièce à pas accélérés et pensent à bien fermer la pièce cachée après leur passage pour ne pas laisser de trace , d'indices aux intrus.

Naïvement et avec détermination, les deux hommes montent à pas de course les escaliers qui mènent hors de la grande cave de cette demeure, ils arrivent à la fin de ces escaliers dans le peu d'éclairage qu'il ya et ne remarque donc pas les silhouettes qui les surveillent.

-<< Michael, je n'ai pas un bon.>> tente le jeune homme de mettre son oncle en garde sans réellement y arriver vu le regard noir que son supérieur lui lance,<< En moins j'aurai essayé.>> pense-t-il secrètement avec le regard baissé. Inopinément, il entend un cri de douleur qui l'incite à relever le regard... à la seconde qui suit, il aperçoit son oncle se prendre un coup de poing dans le ventre et dès la seconde d'après, le charmant rouquin se laisse tomber au sol lorsqu'il voit des griffes aiguisées et longues sortir du dos de son oncle qui s'est fait alors transpercé le ventre par l'un des intrus.

-<< Pas....Alexia. >> se contente l'homme âgé de dire en dernier avec le souffle coupé et le sang qui coule de ses lèvres, il tousse trois fois du sang en posant ses mains sur le sang qui coule de son abdomen avant de donner de l'intérêt à la silhouette masculine et inconnue face à lui qui met un terme petit à petit à sa vie.

Suite à cela, Michael attend que ce loup garou arrache ses griffes et lui inflige un coup fatal, sauf que sans s'y attendre, il aperçoit plutôt une autre silhouette masculine se montrer et s'avancer pas à pas vers eux. Une fois au niveau du loup garou sous forme humaine, aux beaux yeux vert, la deuxième silhouette pose sa main sur l'épaule du premier intrus.

-<< Achèves le. >> ordonne sur un ton glacial, le jeune homme qui devient plus facile à distinguer une fois plus proche de l'éclairage. Après cet ordre, le blond aux yeux vert obéit et arrache d'un coup sec ses griffes de sa proie, << En un coup plein de finesse, pas mal le nouveau . ››le complimente juste après ce même homme avec le sourire avant de regarder le jeune neveu sol qui tremble de peur face au corps inanimé de son oncle ‹‹Toi ! ›› s'exclame sèchement la voix graveleuse de ce charmant brun aux yeux noisettes, ‹‹ Tu as intérêt à te taire et à ne prévenir personne de notre présence ! ››le prévient-il en avance d'un ton menaçant. à ces mots, son interlocuteur se presse de hocher de la tête de haut en bas , tandis que l'autre loup-garou présent sur ces escaliers, décide de tirer le corps du chasseur ailleurs, à l'abri des regards...

-‹‹ Suis moi . ›› ordonne le jeune brun sur un ton très autoritaire et sévère qui incite l'humain face à lui à obéir sans discuter. Une fois certain d'avoir l'obéissance et la soumission du chasseur, l'alpha redonne son intérêt à l'un des membres de sa meute pour éclaircir des détails, ‹‹Jayden.>> l'appelle-t-il faiblement pour éviter de donner des indices sur leur présence à quiconque nuirait à leur plan,<< Tu me préviens si jamais les choses dérapent. Pour ma part, je vais aller libérer les prisonniers . ›› met-il en avant ses intentions à son interlocuteur qui se contente de répondre par un hochement comme simple signe d'approbation. Aussitôt cela dit, l'alpha décide de descendre vers la cave avec son otage qui lui sera utile, pendant que son camarade d'infiltration, aille se débarrasser du corps ailleurs.

Pas à pas, les deux jeunes hommes descendent les escaliers jusqu'à atteindre cette cave dans laquelle les mêmes portes en acier sont présentes et gardent en otages des personnes innocentes.

Une fois au centre du couloir, l'alpha se permet de tenir l'humain par le col avant de lui ordonner, ‹‹Ouvres tout de suite toutes les cellules . ››

Évidemment, dans une telle situation, le simple terrien décide de se mettre à l'action sans prier selon les ordres de l'alpha pour garder sa vie. Alors que le rouquin se dépêche tant de mal que de bien d'essayer de déverrouiller un assez bon nombre de portes avant d'enlever les chaînes aux victimes, l'alpha quant à lui, sent soudainement une délicieuse et fraîche odeur qui a le don de le faire chavirer. Instinctivement, ce dernier cherche la source exacte de l'odeur et cette dernière l'amène face à un mur et il tente de s'y impliquer tant qu'il oublie l'existence de l'humain, le temps de quelques secondes..

Perturbé de sentir une odeur venir de l'autre côté d'un mur, il se met à douter de son sens...sans pour autant se retenir de s'avancer en direction de ce mur. Une fois face à celui-ci, l'alpha pose sa main dessus et serre sa mâchoire en étant convaincue qu'une odeur spéciale est dégagée de ce mur qui pourtant...n'est qu'un mur,‹‹ Est-ce ... une sorte de passage secret qui porte à confusion ? ››se demande-t-il en essayant de comprendre quelle est la source de ce doux parfum qui ne le laisse pas indifférent.

-‹‹A...Aaa-alpha. ›› formule en bégayant, la voix tremblante du rouquin qui le fait sortir de ses pensées, ‹‹c'est les seuls dans cette cave . ›› le met-il au courant en ayant la tête basse alors que son interlocuteur avance vers les prisonniers qui paraissent faibles et dans un très mauvais état de santé.

-<< Débrouilles toi pour faire diversion.>> exige-t-il à l'humain face à lui qui ouvre grand ses yeux à l'idée de devoir duper les siens pour se sauver, << Histoire que je puisse les faire fuir. ›› reprend le jeune homme aux yeux noisettes qui porte une lueur sadique envers le chasseur, tout en aidant l'un des prisonniers à avancer puisqu'il est dans un état bien pitoyable...tel que tous les présents ici.

-‹‹ Tout de suite. ›› cède le chasseur à l'ordre d'une voix plus ferme avant de courir à grands pas loin de la cave pour mettre en action les paroles du loup-garou.

Après cela, l'alpha se presse à son tour de sortir de cette demeure en compagnie de six personnes ainsi que du nouveau membre de sa meute nommé Jayden. à deux, ils arrivent à faire échapper les six claustrés de force puis ils circulent dans le noir loin des maisons éclairés pour ne pas se faire repérer.

-‹‹Comme quoi, nous avons bien fait de passer par là. ›› déclare Jayden avec enthousiasme et fierté à l'idée d'avoir fait sortir des gens de la souffrance dans laquelle ils étaient.

-‹‹ Ne crions pas victoire trop vite. >> lui recommande faiblement l'alpha en avançant au même rythme de l'homme qu'il aide à avancer, << Nous sommes que deux et les disparus sont encore nombreux, nous n'en avons que six. Bien que ce soit un bon début, il faut tout de même qu'on presse le pas, n'oublions pas que les chasseurs changent de territoire très souvent pour ne pas se faire repérer. ›› poursuit-il sa réponse avec le regard posé sur les autres personnes autour d'eux pour s'assurer qu'ils peuvent tous suivre le rythme et ne sont pas trop exténués.

-‹‹ Je suis totalement d'accord. ›› Approuve Jayden catégoriquement les dires de son supérieure avant de s'assurer du regard que les chasseurs ne les ont pas repérés. Une fois certain d'avoir le champ libre, il se détend sans lâcher sa mission,‹‹ Pressons le pas, pressons le pas, pressons ! le ...pas. ›› chantonne Jayden pour oublier la douleur qu'il ressent en portant le corp d'un homme qui est tout de même plus baraqué que lui, mais qui a la cheville foulé donc ne peut pas avancer.

Avec détermination et bonne foi, les huit loups garous quittent le territoire des chasseurs dans le but de rejoindre les leurs avec la conscience légèrement plus tranquille et la certitude d'avoir déjà une demeure en moins dans laquelle s'infiltrer prochainement. Ce que les deux jeunes sauveurs ignorent toutefois, est que dans cette demeure en question, dans la même cave par laquelle ils sont passés plus tôt, derrière le même mur qui avait tant interpellé l'alpha... se trouve Alexia enfermée, elle qui avait entendu les voix des mâles discutant du sauvetage des prisonniers. Avec la certitude de ne pas devoir espérer, mais d'avoir droit d'y croire, elle s'est laissée rassurée par le bon parfum virile porteur d'une touche protectrice, mais... Cette once d'espoir était là en vain, puisque petit à petit, elle entendait toutes les cellules s'ouvrir l'une après l'autre.. à l'exception de la sienne.

Depuis le passage des deux intrus, un long silence sinistre et effrayant s'est à nouveau installé dans la cave et encore plus que quotidiennement selon Alexia, car elle se retrouve seule. Avec les larmes aux yeux, elle fixe longuement les chaînes qui la retiennent dans cette chambre et un sanglot s'échappe de ses lèvres lorsque l'idée de ne jamais être sauvée lui vient en tête. Enfermée dans cet endroit depuis ses treize ans en se contentant de se nourrir des plats qu'on lui apporte et d'entendre la voix répugnante du malicieux et défunt Michael qui lui racontait les plans qu'il envisageait pour eux d'eux une fois qu'elle serait plus âgée. À la longue, elle a fini par oublier l'allure de l'extérieur et l'effet d'avoir du vent dans les cheveux , elle se souvient seulement du fait qu'elle est soumise et qu'elle se doit de considérer le mâle comme supérieur où sinon.. Mickael la frapperait, répétant sans cesse que ses principes à lui le retiennent de la toucher avant sa majorité, mais qu'ils ne se retiendrait pas de la frapper peu importe son âge.

-<< Quelle misérable existence. >> se contente la jeune femme de penser sincèrement au passage de plusieurs idées sombres dans son esprit. Alexia pose sa tête doucement sur son lit puis fixe le sol en espérant que la mort vienne enfin à elle pour qu'elle puisse se reposer.