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Je suis devenu milliardaire, grâce à ma vision aux rayons X
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À l'intérieur de la salle privée d'un restaurant de l'avenue de Gammelholt, deux personnes se jaugeaient des yeux.

L'une des deux était une femme très artificielle, tandis que l'autre était un homme plutôt simple, mais avec une belle allure. Avec une paire de lunettes de soleil, un maquillage assez exagéré et des lèvres d'un rose prononcé, la femme se prenait pour une star de téléréalité. Elle regardait l'homme installé devant elle d'un air hautain, comme si l'existence de ce dernier était une erreur. Les bras croisés, elle lui demanda : "Avez-vous une voiture ?"

"Non", répondit avec calme Jay Yip qui, en plus d'être jeune, était très charmant. Les manières de la femme le rendaient un peu mal à l'aise, car il jugeait qu'elle en faisait de trop. Toutefois, il garda son calme et continua de la regarder.

Dès qu'il eut répondu, la demoiselle plissa le front et son regard devint davantage hautain. Elle n'en croyait pas ses oreilles. Un jeune homme comme lui ? Sans voiture ? Sur le champ, elle voulut s'en aller. Mais sans savoir pourquoi, elle se retint et demanda encore, comme pour donner une dernière chance à l'homme : "Possédez-vous tout au moins une maison ?"

Une fois encore, Jay secoua la tête avec un air détendu et répondit : "Non."

Dès que sa réponse atteignit l'oreille de la femme, elle le regarda pendant une fraction de seconde avec étonnement, puis se mit soudainement à rigoler. Après un court moment de rire, elle secoua la tête avec déception tandis qu'un mélange de mépris et de dédain recouvrait sa face. Calmement, elle ôta ses lunettes de soleil et dit en le tutoyant : "Tu n'as ni voiture ni maison, mais tu te permets de donner rendez-vous à une femme comme moi ? Quel raté ! Accepte-toi tel que tu es et cesses de viser trop haut. Tu es pauvre. Les pauvres ne sortent qu'avec les pauvres. Je n'ose même pas demander si tu as un emploi. Je ne veux pas vomir de dégoût. Regarde-moi bien. Je suis une femme de classe, une fonctionnaire qui sait ce qu'il lui faut. Tu ne pourras jamais épouser une femme comme moi. Les gens comme toi ne peuvent même pas se marier, espèce de perdant."

Son expression était très froide alors qu'elle parlait. Les serveurs de l'autre côté l'avaient entendu et gloussaient en sourdine. Satisfaite de l'humiliation infligée à l'homme, la jeune femme se leva d'un air pressé et voulut partir, en jurant : "Quel gâchis !"

Mais alors qu'elle allait prendre son sac sur la table, l'homme sortit de son mutisme et lui lança : "Très drôle ! Tu es une comédienne de bas étage, n'est-ce pas ? Ton sac à main LV est un faux et tes vêtements sont de piètres contrefaçons achetées à des prix dérisoires sur Amazon. Pour qui te prends-tu ? Une star de cinéma peut-être ? De toute évidence, tu n'as pas de miroir chez toi. Si tu en avais, tu n'oserais certainement pas sortir avec cette horreur sur le visage. Tu me dis que je ne mérite pas d'avoir une femme. Dis-moi, es-tu digne d'être appelée femme, toi ?"

La jeune femme figea sur place en entendant cela. En voyant son expression horrifiée, l'homme sourit et continua : "Plus drôle encore, tu me dis que tu es fonctionnaire. Toi, fonctionnaire ? C'est une blague, n'est-ce pas ? Tu es réceptionniste. Eh oui, je suis au courant."

La femme faillit se fâcher en entendant ces mots. Comment cet homme pouvait-il se permettre de la ridiculiser ainsi ? Elle fixa l'homme, mais elle ne put sortir une phrase : "Tu..."

Jay l'interrompit au premier mot et fit : "Quoi ? As-tu encore le courage de parler ? Tu auras bientôt trente ans, mais tu n'es pas encore mariée. Je suis certain que c'est dû à ta mauvaise éducation et ton mauvais caractère. Tu peux utiliser tous les produits corporels au monde et faire tous les maquillages que tu veux, mais cela ne cachera en rien la réalité. Tu es une vieille femme et aucun soin corporel ne dissimulera ta peau flasque et tes rides aussi visibles que des lignes zébra sur la chaussée. Tu crois vraiment que je vais tomber amoureux de toi ? Sérieusement ? Quelle blague !"

La femme n'en pouvait plus. Ses jambes tremblaient, de même que ses lèvres. Elle voulait contre-attaquer, mais aucun son ne sortait de sa bouche. Jay en profita pour lui donner le coup de grâce : "Tu ferais mieux d'aller te trouver un homme âgé qui fera de toi sa femme. Toutefois, je ne parle pas des hommes de moins de cinquante ans. Je parle des hommes au soir de leurs vies. Eux pourront te prendre en pitié et t'épouser."

La jeune femme était tellement honteuse qu'elle avait envie de pleurer. Pourquoi l'avait-elle provoqué ? Tout son univers s'était effondré. Bouillonnante de colère et au bord des larmes, elle tapa du pied avec tristesse et s'en alla.

En la regardant partir, Jay marmonna : "Si tu m'avais accordé un peu de respect, je ne me serais pas défoulé sur toi. Ça te servira de leçon !" Dans ses yeux, aucun signe, de remords, ne transparaissait. Il était satisfait d'avoir non seulement tenu tête à cette femme hautaine, mais de l'avoir aussi démolie.

Il ne l'avait jamais vue auparavant, même pas en image. Le rencard avait été arrangé par l'un de ses amis de classe, qui était fatigué de le voir broyer du noir suite à sa récente déception amoureuse. Il n'était pas du genre impoli, mais il ne pouvait pas se permettre de laisser une femme sans le moindre sou lui manquer de respect à ce point.

En la voyant héler un taxi à travers la baie vitrée, il pouffa légèrement de rire. Elle recherchait un homme possédant une voiture alors qu'elle-même n'en avait pas. N'était-ce pas hilarant ? Repensant brièvement aux événements qui venaient de se produire, il soupira et se mit à toucher la bague à son index droit, le regard dans le vide. Baissant ensuite la tête, il la fixa, l'ôta de son doigt et la posa dans la paume de sa main pour mieux la regarder.

Cette bague quoique banale était un héritage, son héritage familial. Par le passé, il l'avait offerte à son ex-petite amie Carley Wong pour lui témoigner son amour. C'était ce qu'il avait de plus cher. Mais malgré cela, l'inévitable arriva. Alors qu'il s'y attendait le moins, la jeune fille mit fin à leur relation, lui retourna sa bague et s'en alla dans la BMW d'un autre homme.

Elle ne l'avait pas quitté parce qu'il l'avait trompée ou parce qu'il l'avait blessé d'une manière particulière. Elle l'avait simplement quitté parce qu'il était pauvre et qu'elle avait mis la main sur un homme riche. En y repensant, Jay avait très mal. Il avait passé des jours entiers à essayer de la faire revenir, mais la fille ne voulait rien entendre. Pire encore, elle l'avait mis sur sa liste noire. Face à tout cela, Jay avait touché le fond. Toutefois, une lueur d'espoir brillait encore en lui. Reprenant peu à peu courage, il se promit de devenir célèbre afin de clouer le bec à toutes ces personnes qui l'avaient ridiculisé, en commençant bien sûr par son ex.

Plus il y pensait, plus il reprenait courage. Gonflé à bloc, il referma fortement ses doigts autour de l'anneau, faisant pression sur ce dernier, afin de matérialiser sa détermination comme le font les acteurs de cinéma.

Mais soudain, il sentit une brûlure dans la main, qui lui arracha un léger grognement de douleur. Il desserra donc rapidement ses doigts pour voir ce qui n'allait pas. En effet, à cause de la puissance extrême avec laquelle il avait serré le poing, le caillou en forme d’œil au centre de la bague avait tout à coup fait un trou à l'intérieur de sa paume.

En examinant la blessure, il aperçut des gouttes de sang s'écouler sur le caillou de la bague. Au moment où il allait prendre un papier mouchoir pour s'essuyer la main, quelque chose se produisit sous ses yeux. Il était si choqué qu'il avait failli crier au scandale. Le caillou au milieu de la bague aspirait calmement les gouttes de sang. Comment était-ce possible ? Il portait cette bague depuis longtemps, mais n'avait jamais vu une chose pareille. Serait-ce une bague maléfique ? Alors qu'il se demandait s'il fallait la jeter ou pas, la bague fit soudainement un flash écarlate.

Après le flash, le caillou sur la bague eut un éclat lumineux qui l'hypnotisa sur le champ. Il ne pouvait plus faire le moindre mouvement. Devant son visage rempli de stupéfaction et sa bouche grandement ouverte, le petit caillou en forme d’œil s'enfonça brusquement à l'intérieur de sa paume et disparut de sa vue.

Alors qu'il s'activait à faire ressortir la pierre, il se mit subitement à avoir des étourdissements et sa vue devint trouble. À ce stade, il paniqua complètement. Il se mit à crier au secours, mais personne ne l'entendait. Une fraction de seconde plus tard, il s'écroula sur la table et perdit connaissance.

Autour de lui, tout était sombre. Il ne voyait rien, ne pouvait rien toucher ni rien sentir. Il était comme dans un trou profond et sans fin. Que lui était-il arrivé ? Où se trouvait-il ? Était-il mort ? Alors qu'il se posait ses questions, il se mit à percevoir faiblement de nombreuses voix venant de part et d'autre. C'était comme s'il se trouvait au milieu d'une multitude de personnes. L'instant d'après, il ouvrit doucement les yeux et souleva la tête. Regardant autour de lui, il vit les serveurs du restaurant, tous le fixant avec des yeux remplis d'inquiétude. Que s'était-il passé ?

Avant même qu'il n'ait obtenu réponse à cette question, il fut trainé et jeté hors du restaurant par les serveurs qui craignaient qu'il meurt dans leurs mains. Une fois à l'extérieur, Jay resta debout un moment, se demandant ce qui lui était arrivé. Soudain, il eut des flashbacks, revoyant les scènes. Une fois sa mémoire reconstituée, il regarda immédiatement sa main et constata que sa bague n'était plus là. Sur le champ, il voulut retourner à l'intérieur la chercher. Mais en voyant les regards menaçants que lui lançaient les serveurs, il y renonça.

Il se mit à marcher tranquillement dans l'avenue, se demandant à quoi rimaient toutes ces choses étranges qui venaient de lui arriver. Plus il y pensait, plus il avait mal à la tête. Levant les yeux, il vit un homme criant et disant : "Approchez, regardez ! Qui sera l'heureux gagnant du jour ? Venez tenter votre chance ! Il y a beaucoup de lots à gagner. Approchez !" L'homme était un vendeur de carte à gratter, un jeu qui faisait beaucoup plus de perdant que de gagnants.

Ne disait-on pas que lorsque les relations n'aboutissaient à rien, le jeu l'emportait ? Cette pensée traversa l'esprit de Jay qui esquissa un sourire sur le champ. Sans réfléchir, il décida de tenter sa chance. De toute façon, qu'avait-il à perdre ? Il était déjà pauvre, donc un échec ne lui ferait absolument rien, se disait-il.

Calmement, il s'avança vers le vendeur et demanda une carte. Mais à l'instant où ce dernier allait la lui remettre, il se mit soudainement à voir sombre et aperçut un éclair lumineux blanc. Aussitôt, une douleur affligeante se fit sentir au niveau de son front. C'était une douleur si forte qu'il avait l'impression que sa cervelle allait exploser. Il se tint donc la tête avec la main, se pliant en deux. Trente secondes plus tard, la douleur disparut et il prit la carte chez le vendeur.

Dès que ses yeux se posèrent sur la carte, la partie à gratter disparut par enchantement, lui montrant clairement les signes se cachant en dessous. Choqué, il poussa un léger cri de frayeur.

Mais au fond de lui, il était bouleversé. Que s'était-il passé ? Où était passé le revêtement, la partie à gratter ? Pour quelle raison n'était-il soudainement plus là ? Il n'avait même pas encore gratté, mais les résultats étaient sous ses yeux.

Il n'en revenait pas le moins du monde. Soudain, une hypothèse lui traversa la tête. Se pourrait-il qu'il ait acquis une vision de rayons X ? N'était-ce pas là un super-pouvoir ? se demandait-il.

Plus il y pensait, plus il se rendait compte que c'était la réalité. C'était la seule explication possible. Cependant, d'où provenait ce pouvoir ? Dans les films, les superhéros se faisaient soit mordre par des bêtes ou piquer par des insectes avant d'obtenir des pouvoirs incroyables. Mais rien de tout cela ne lui était arrivé, n'est-ce pas ? Alors qu'il se posait ces questions, il se souvint de sa blessure causée par la bague et de l'insertion du caillou dans sa paume.

Sur le champ, tout son être se raidit un moment. Mais peu après, il s'avança à nouveau vers le vendeur et lui demanda plusieurs autres cartes. L'homme le regarda d'un air surpris, puis lui remit une vingtaine de cartes toutes neuves. Il le remercia et lui fit dos.

En silence, il prit une carte et la fixa à nouveau, espérant que la même chose se reproduise. Ce qui s'ensuivit le cloua sur place. Le revêtement à gratter disparut encore sous ses yeux, comme la première fois. Il était émerveillé en constatant cela.

Sans perdre de temps, il se mit à regarder les cartes une à une. La même scène se reproduisait chaque fois qu'il fixait les cartes, à sa plus grande satisfaction.

Tout ce temps, le vendeur le regardait et s'était mis sur ses gardes, prêt à le poursuivre au cas où il essayerait de s'enfuir.

Pendant une fraction de minute, l'homme prenait les cartes, les fixait, voyait les résultats et les changeait encore, à la quête de la carte qui ferait de lui un homme riche. En le faisant, il se demandait ce que ce pouvoir pourrait lui permettre de faire d'autre.

Sur cette pensée, il gloussa calmement. Une trentaine de minutes plus tôt, il était encore un homme ordinaire.

Après réflexion et observation, il confirma que le pouvoir provenait bel et bien de la bague.

Pas plus tard que la veille, il était prêt à se donner la mort, fatigué de la vie, cette vie qui ne lui apportait que misère. Mais là, il regardait les choses sous un autre angle. Ce pouvoir lui offrirait des possibilités infinies. Et tout cela grâce à quoi ? Une bague de rien du tout.

Intérieurement, il remerciait son ex petite amie Carley de lui avoir retourné sa bague. Elle la trouvait moche et vieille. Mais grâce à cette bague, il était désormais détenteur d'une puissance oculaire des plus impressionnantes, la vision de rayons X.

À quelque chose, malheur est bon. Sur cette pensée, il se remit à fixer les cartes restantes. Cela lui prenait du temps, mais qu'avait-il d'autre à faire d'ailleurs ?

Carley, sois patiente. Tu auras des regrets d'ici peu ! marmonna-t-il en souriant comme un tueur en série. Il imaginait déjà la tête que ferait la jeune fille quand il passerait devant elle à bord d'une grosse voiture, richement habillé.

"Hé toi, tu comptes payer une carte ou pas ? Ça fait un moment que tu es là à fixer sans cesse toutes les cartes comme un cinglé. Te prends-tu pour le fils de Dieu ? Penses-tu que sans les gratter, tu verras quelque chose ? Très drôle ! Si tu ne comptes pas jouer, remets-moi mes cartes et barres toi ! Ne m'interromps pas dans mon business !" lui lança soudainement le vendeur, fatigué de l'attendre. Il le trouvait assez bizarre et ne voulait pas perdre davantage de temps à le guetter.

En entendant cela, Jay se retourna pour lui faire face, sourit légèrement, puis lui dit : "Rassurez-vous. Je compte bien payer une carte à gratter." Sur ces mots, il lui tendit deux dollars, lui remit les cartes qu'il avait fini de fixer, en prit d'autres et se mit encore à les regarder.

En le voyant agir de la sorte, le vendeur n'était pas du tout content. Comment pouvait-il faire tout ce boucan juste pour acheter une carte ? se demandait-il. Avec un visage froid, il lui dit : "Attends ! Te crois-tu au marché des fruits et légumes ? Fais-tu tout ce boucan juste pour une seule carte ? Crois-tu qu'une seule suffirait à te rendre riche ? Je suis dans ce business depuis très longtemps donc je peux te dire que tu ne peux pas gagner avec une seule carte. Tu dois en acheter plusieurs pour multiplier tes chances.  Quel radin ! Tu passes tout ton temps à fixer les cartes au lieu d'en acheter plusieurs et d'en gratter. Ne me fais pas perdre mon temps. Tu as encore deux minutes !"

L'homme avait un visage très sombre en parlant. Comment pouvait-il cautionner cela juste pour deux dollars ? Il était en colère. Face à sa réaction, Jay se sentit légèrement vexé. Il le fixa donc et dit : "Est-ce que je ne viens pas de vous payer pour la carte ? Pourquoi vous plaignez-vous alors ? Si vous ne souhaitez pas m'en vendre, retournez-moi mes sous. Je m'en irai !"

Dès qu'il dit cela, le vendeur le regarda avec plus de mépris, fit un geste désinvolte de la main et lui dit froidement : "Je ne suis pas là pour faire la discussion avec les pauvres comme toi. Ne gaspille pas mon temps. Prends une carte et va loin."

Cependant, ces mots ne découragèrent pas l'homme. Il continua de fixer les cartes et se mit à toutes les scruter. Soudain, il sentit une vive douleur au front. Sur le champ, la vision de rayons X s'altéra et les revêtements des parties à gratter sur les cartes se brouillaient devant lui. Ce constat le fit un peu paniquer. Son superpouvoir serait-il déjà en train de disparaître ? se demandait-il.

À bien y penser, il conclut que la vision de rayons X avait ses limites. Elle n'était utilisable que sur une courte durée. Il avait donc mal à la tête parce qu'il en avait abusé. Ayant tiré cette conclusion, il soupira légèrement, mais n'abandonna pas pour autant. Il trouva des cartes gagnantes, mais elles ne dissimulaient que de petits montants, ce qu'il ne voulait pas. À la fin d'un long moment d'observation, ses yeux se posèrent enfin sur la carte dissimulant la plus grosse cagnotte, et il la choisit aussitôt.

Sur le champ, il se mit à gratter le revêtement de celle-ci, fit mine d'être surexcité, puis s'écria : "Whoa ! Je suis gagnant ! J'ai remporté dix mille dollars !"

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